Depuis le 1er janvier 2025, les logements classés G sur le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) sont interdits à la location. Une mesure destinée à lutter contre les passoires thermiques, mais qui place certains propriétaires dans une impasse. C’est le cas de Denise, une Parisienne confrontée à l’inertie de sa copropriété et à la perspective d’une revente à perte.
Propriétaire d’un trois-pièces dans le XVIIIe arrondissement, Denise n’est pas directement concernée par la récente interdiction, puisqu’elle occupe son logement. Cependant, elle anticipe les difficultés à venir pour son fils, futur héritier. « Mon fils aura besoin de louer cet appartement pour des raisons financières », explique-t-elle. Or, avec une note G et des réglementations qui se durcissent, l’avenir de ce bien est compromis. Malgré des fenêtres en double vitrage et un ravalement récent, le DPE reste alarmant. La raison ? Une déperdition thermique de 43 % due au garage situé juste en dessous, dont l’isolation n’est plus efficace. « Par moments, je sens l’air froid remonter du plancher », confie Denise. L’isolation de ce toit serait la clé, mais sans l’accord de la copropriété, rien n’est possible. La particularité de la situation de Denise réside dans le blocage de sa copropriété. « Les voisins des étages supérieurs ne ressentent pas l’air froid et refusent de financer les travaux », déplore-t-elle. Même les autres logements du premier étage, moins exposés au garage, ne se mobilisent pas. « J’ai l’impression d’être la seule à porter ce fardeau », ajoute-t-elle.
Face à cette impasse, Denise envisage avec amertume la revente de son appartement. Une vente qui s’annonce déficitaire : les biens étiquetés G ou F subissent une décote de 7 à 15 % par rapport à des logements mieux notés. « C’est le fruit d’une vie de travail qui part en fumée », regrette-t-elle.
Le cas de Denise illustre les difficultés auxquelles sont confrontés de nombreux propriétaires face aux nouvelles exigences énergétiques. Une réforme qui, si elle vise un objectif louable, laisse certains copropriétaires sans solution, prisonniers d’une inertie collective.